Concrètement, les conseillers ne vont pas aux réunions, ne font pas les visites en prison, n'assurent que les urgences et ils ont mené des rassemblements jeudi 9 juin à travers la France, à Paris, Lyon ou Mulhouse.
Depuis trois mois, les personnels des SPIP multiplient grèves du zèle, rassemblements ou boycott de réunion pour dénoncer une situation "intolérable", avec en moyenne "un conseiller pour 120 personnes", et une tension accrue par la problématique nouvelle de lutte contre la radicalisation, pour laquelle ils estiment "ne pas être assez formés". Ils exigent une revalorisation du traitement, un changement de statut et plus de moyens sur le terrain. Ils étaient fin 2015 environ 3.000 pour suivre 250.000 personnes, détenues ou en milieu ouvert.
En réponse, le ministère de la Justice il y a quelques semaines avait indiqué qu'entre 2014 et 2017, le budget aura cru de 85% et 1.000 personnes auront été recrutées. Mais, sur ce millier de postes supplémentaires promis, l'intersyndicale estime qu'il en manque environ 200, "entre les postes encore à créer et les départs non remplacés". Si les syndicats avaient salué en avril "l'écoute" du garde des Sceaux Jean-Jacques Urvoas, ils déplorent en juin l'absence "d'engagement concret" et un "calendrier insatisfaisant".
L'intersyndicale, qui a un nouveau rendez-vous le 16 juin avec la direction de l'administration pénitentiaire, attend "des avancées ou le mouvement va s'amplifier".